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			 A
			Chef-Boutonne hier, devant sa sépulture, un hommage
			officiel a été rendu au docteur Henri Laffitte. Tant
			à l’humaniste qu’au résistant discret. 
			C’est
			à l’initiative de trois anciens chefs de service de
			l’hôpital de Niort qu’un hommage officiel a été
			rendu hier, au cimetière de Chef-Boutonne, au docteur Henri
			Laffitte, médecin et résistant, qui s’est
			éteint à Paris en 1993. Cet hommage a été
			porté par le Souvenir français, l’Anacr et la
			municipalité. Représentée par sa présidente
			dans les Deux-Sèvres, Jane Debenest, l’Unadif-FNDIR
			s’est associée à la cérémonie :
			« Quitte
			à nous imposer un peu, a-t-elle
			déclaré, il
			eût été impossible et impensable que ne nous
			soyons pas présents. » La
			cérémonie s’est déroulée en
			présence des proches du docteur Laffite, dont son
			petit-fils, Thierry Delelis-Fanien. Qui
			était le docteur Henri Laffitte ? Henri
			Laffitte avait été surnommé « le
			Grand » par ceux qui, l’ayant côtoyé,
			avaient pu mesurer sa grandeur d’âme. « Il
			était un grand, assurément »,
			a confirmé hier Françoise Basty, président du
			Conservatoire de la Résistance de Thouars, également
			présente à cette cérémonie : déjà
			combattant de la Première Guerre mondiale, Henri Laffitte
			s’est fait combattant de l’ombre lors de la seconde.
			Dénoncé en juillet 1944 pour avoir apporté
			des soins à un agent des services secrets britanniques, il
			a d’abord été déporté au camp de
			Natzweiler-Struhof, en Alsace. Il a rejoint un groupe de médecins
			résistants et sauvé certains de ses compagnons de
			lutte en menant de fausses opérations. A la fin de l’été
			1944, il a été transféré à
			Dachau. Affecté au revier, il s’est notamment
			illustré par un acte qui, des années plus tard, lui
			vaudrait la gratitude de tout un pays : il a accueilli un
			convoi de déportées hongroises, juives et tziganes,
			leur apportant lui-même des paillasses pour qu’elles
			ne dorment pas à même le sol. Longtemps silencieux
			sur cet acte, il n’en a fait mention qu’en 1989, dans
			un court ouvrage publié par l’Amicale des anciens de
			Dachau, « Parfois, j’en rêve »…
			Ce récit lui a valu une reconnaissance officielle de la
			République populaire hongroise. Le
			docteur Henri Laffitte était membre de l’académie
			de médecine. Il a aussi été le premier
			président de la Fédération nationale des
			déportés et résistants des Deux-Sèvres.
			
			 
			 
			 
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